Errance cévenole
Pour s’en convaincre, il suffit de s’enfoncer sur les chemins forestiers
autour du Mont Aigoual par une journée brumeuse. La brume dessine de nouveaux paysages et offre des atmosphères
dignes d’un univers fantastique. Tantôt féeriques, tantôt effrayantes, ces ambiances éphémères nous font basculer hors du temps et tissent une frontière ténue entre le réel et le merveilleux. Des forêts de sapins aux hêtraies cévenoles, une fraction de secondes suffit pour passer des tapis de feuilles mordorés aux méandres ténébreux d’un sentier sinueux.
Dans les profondeurs de la forêt, le silence règne en maître et seul le souffle du vent dans les branches ou le chant d’un
oiseau vient le perturber; quand tout à coup, les feuilles crissent, une branche craque… Une silhouette se dessine entre les
arbres et glisse telle une ombre parmi les troncs. Serait-ce un elfe, un lutin ? Le brouillard de plus en plus épais pourrait
me le laisser croire…
Avant d’être une démarche esthétique et photographique, cette exposition est probablement le fruit d’un désir d’évasion
et des nombreuses lectures qui ont marqué ma jeunesse et qui m’ont ouvert les portes d’un imaginaire sans fin, peuplé de
créatures fantastiques et de contrées sauvages.