André MOENNE-LOCCOZ

 

 

 

 

Afrique, la poussière et l’eau

“Mon enfance a été bercée par les récits des voyageurs qui partaient à la découverte de mondes inconnus. Du grand nord de Jack London au mystérieux Tibet d’Alexandra David-Neel, de l’épopée de Darwin à la traversée de l’Eurasie jusqu’en Inde de Nicolas Bouvier, tous ces aventuriers me fascinaient. Puis vinrent les livres sur l’Afrique. J’ai longtemps espéré parcourir les immenses savanes, traverser des fleuves impétueux, pénétrer les luxuriantes forêts. Puis un jour, je réalisai mon rêve. D’un voyage au Kenya, j’enchaînai dans d’autres pays, Ouganda, Rwanda, Ethiopie, Zambie, Botswana, d’autres encore. Ma destination favorite reste la Tanzanie, dans le magnifique Serengeti, où j’ai séjourné à plusieurs reprises, faisant à chaque fois de belles rencontres.” 

Les gnous et les zèbres sont arrivés dans leur migration annuelle vers les pâturages du sud du Serengeti. Tous cherchent l’eau, mais la saison des pluies est en retard. Ce sont des déplacements incessants d’une rivière presque à sec vers de petits lacs épargnés, soulevant des nuages de poussière. C’est aussi le moment des naissances. Jamais très loin, les prédateurs attendent. Encore quelques jours et les orages seront là, qui régénéreront cette magnifique terre d’Afrique.